Vol. 16 No. 35 (2023): Itinerários intelectuais de Françoise Choay
La Revue Paranoá dédie ce numéro spécial à la vie et l’œuvre de Françoise Choay [1925-], philosophe de formation, dont le travail a gagné en notoriété depuis les années 1950, quand elle a commencé à écrire des critiques d’art et d’architecture pour des journaux et des magazines à grand tirage.
Il faut renforcer que, dans ce numéro de la Revue Paranoá, l’attention à l’énonciation des textes est étendue aux manuscrits qui lui seront soumis. Les éditeurs ne prétendent pas naturaliser le fait que l’invitation est faite par une revue brésilienne, sise à Brasília. Cependant, elles ne cherchent pas non plus à simplifier la situation. Autrement dit, il ne s'agit pas seulement de rappeler que Françoise Choay a visité la ville encore en construction et les textes issus de cette expérience (CHOAY, 1959a ; 1959b), mais aussi de reconnaître que proposer un débat sur le sujet à partir d’une revue brésilienne n'est pas la même chose que de le faire à partir d’une revue française. Bien que les sources primaires soient plus difficiles d'accès pour les chercheurs brésiliens, l'éloignement (géographique et culturel) leur permet de bénéficier d'un point de vue diffèrent qui peut intensifier le débat sur la circulation et la réception des textes de l'auteur. Par exemple : dans quelle mesure ses conditions sociales et de genre ont-elles impacté et impactent l'interprétation de son travail dans son propre pays ? Une étude sur l'utilisation opératoire de son travail dans les écoles d'architecture pourrait-elle problématiser le rapport que les lecteurs établissent avec les livres théoriques ? Revisiter des livres considérés comme manuels pédagogiques, comme ceux de Françoise Choay, ne nous aiderait-il pas également à reconnaître les modalités de leur appropriation ? Autrement dit, une manière d'établir une espèce d'anthropologie de l'enseignement et de la lecture en architecture?