Le Jardin de l’Empire ou le malicieux bestiaire de l’histoire

Des animaux, des champignons et des pirates

Abstract

Cet essai est une méditation anthropologique et philosophique sur l’animal Homo sapiens sapiens lui même réceptacle de nombreuses incarnations animales. La question centrale en serait par quels systèmes d’idées et jusque dans quelles mesures l’humanité a-t-elle mis en oeuvre les conditions de son auto-élevage (Sloterdijk) sous la forme d’un bétail énergétique, dont le capitalisme algorithmique s’est fait le meilleur berger? D’une façon volontairement provocatrice, il s’agit en effet d’une sorte d’éthologie humaine en situation apocalyptique on se penchera sur l’histoire de l’humain et des animaux qu’il contient, sur leurs modes de vie, la nature de leurs habitats et les possibilité s qu’ils ont encore de bouleverser leur compréhension de la biosphère. En partant de Hegel, Marx, Kojève et des querelles philosophiques autour du concept de « fin de ll’histoire », on examinera en quoi l ’ère capitalocè ne se caractérise au niveau ontologique par un système incontrôlable (Baudrillard) et « irréparable » (Agamben) au niveau gouvernemental par une « biopolitique » (Foucault) et au niveau économique par un « arraisonnement » (Heidegger) et un « aplanissement » (Ingold) de la planète. Pour finir, on opposera à ce paradigme technico comptable délirant deux exemples de nature anarchiste qui offrent des visions du vivant où les relations de pouvoir ont une élégance qui laisse songeur les champignons et les pirates. Il ne faudra pas pointer là des solutions qui puissent « sauver le monde », mais plutôt l’occasion en une utopie capable de rire dd’elle même de multiplier les jardins contre le Jardin de l’Empire.