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Une entente terrestre de l’action politique

Abstract

Partisans d'une politique anticapitaliste et partisans d'un renouvellement cosmologique n’ont pas (encore) trouvé à s’entendre. Les premiers pointent les causes du désastre à l’échelle planétaire : la mise au travail des êtres vivants, pris dans des agencements écologiques invivables, visant à optimiser le profit d’investisseurs. Les seconds insistent sur la nécessité d’un bouleversement des cadres de notre perception moderne de ces vivants, nos cohabitants. Pendant ce temps, plusieurs luttes réinventent leur pratique en tissant des liens avec des êtres non-humains dans leurs actions. Des habitants greffent des arbres fruitiers en ville pour constituer un commun comestible. Des écologistes préparent le sol pour qu’une plante protégée par la loi puisse protéger cette terre d’un grand projet d’aéroport inutile. Sommes-nous en présence d’une nouvelle forme d'alliance politique, qui consiste à agir avec la nature contre ceux qui l'effondrent ? D’autres manières de faire, de se défendre, de résister, nous devancent, nous déstabilisent et nous renforcent : des manières animales, végétales, sylvestres, microbiennes, fongiques... Nos alliés potentiels sont multiformes, considérablement plus nombreux et divers que ce que notre imagination laisse entrevoir. Si nous sommes bien les seuls responsables d’un choix concerté de cibles et de stratégies contre les causes du ravage et des inégalités, nous ne sommes pas les uniques acteurs du changement que nous souhaitons voir advenir.