Sortir des anthropologismes et décoloniser les savoirs
Mots-clés :
Anthropologie . Ethnologie . Décolonisation . Épistémologie décoloniale . SavoirsRésumé
La question « Qu’avons”“nous appris du détour par l’Autre ? » est intéressante à la condition toutefois de procéder à un renversement épistémologique et politique car le détour par l’Autre, tous les colonisés l’ont connu, de façon forcée, c’est”“à ”“dire sur le mode de la violence. Ils ont inévitablement été détournés d’eux”“mêmes et se sont peu ou prou européanisés. Dans cette perspective postcoloniale ”“ et non post”“impériale
comme c’est le cas dans « nous Européens, avons appris… » ”“ la colonie est déjà une provincialisation culturelle de l’Europe. L’accession à l’égalité symbolique, via les indépendances, est une déclaration (statement) d’humanité dans sa triple dimension rationnelle, politique et mimétique (artistique). C’est pourquoi les processus de décolonisation ont consisté sur de nombreux plans ”“ rationnel, politique, mimétique ”“ à faire disparaître les anthropologismes, même si c’est de façon variable et différenciée, car les usages politiques de l’ethnologie ”“ supprimée quelquefois aux lendemains des indépendances comme mode de connaissance ”“ n’ont pas nécessairement disparu.
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Références
LEIRIS, Michel. L’Afrique fantôme (1934). Paris : Tel Gallimard, 1981.
MUDIMBE, Valentin. L’Odeur du père : essai sur les limites de la science et de la vie en Afrique noire. Paris : Présence Africaine, 1982.
TONDA, Joseph. L’impossible décolonisation des sciences sociales africaines. Mouvements, n°72, 2012.